a.k.a. “Maintenant je comprends pourquoi on dit que notre système de santé est malade”
Remettons, pour commencer, le contexte en perspective. Je me casse l’avant-bras (OK dit comme ça, c’est vraiment weird) vers 20h, lors de ma classe de kung-fu. J’arrive à l’hôpital vers 21h. Avec ma voiture, mais sans conduire (essayez de conduire manuel sans bras droit, voir). Je remercie d’ailleurs de tout coeur mon Sifu (Sibok Martin Patenaude) et mon instructeure principale (Sophie Bisson) pour m’y avoir personnellement reconduit.
J’arrive à l’hôpital Jean-Talon, donc, puisqu’il est situé le plus près de mon école de kung-fu.
Premier commentaire constructif pour l’hôpital: C’est normal que l’urgence (tsé, là où on va quand c’est… urgent?) ait été plus difficile à repérer que le département de radiographie, et… la cafétéria? Et qu’il fallait prendre un ascenseur aussi rapide qu’un escargot sur les calmants?
M’enfin. Je trouve l’endroit, constitué d’une salle d’attente avec une télévision (quand même!) synthonisant LCN, d’un comptoir d’enregistrement, d’un bon morceau de corridor d’hôpital, ainsi que d’une porte de salle de triage semi-identifiée, accompagnée du classique distributeur “prenez un numéro”.
Aucune instruction nulle part.
Deuxième commentaire constructif pour l’hôpital: Afficher des instructions claires sur la marche à suivre?
Pour les habitués de l’urgence (qui s’y présentent pour des stupidités comme une banale grippe), je suis convaincu que le processus est évident. Pour les néophytes comme moi, toutefois, on peut déduire mais y’a rien qui nous confirme notre raisonnement. J’aimerais rappeler le contexte, selon lequel je venais de me péter un avant-bras et que la douleur faisait autant de bien qu’un processus de sciage continuel motivé sur ledit avant-bras.
Je gardais malgré tout mon calme, j’ai pris mon numéro et j’ai attendu qu’on me trie. J’ai dû attendre 45 minutes pour qu’on me rencontre afin de vérifier si ma situation est urgente.
Tout compte fait, ça doit pas être si grave que ça, un os cassé. J’ai attendu 5 heures avant qu’on m’appelle, et qu’un médecin me rencontre. J’avais pourtant mentionné une douleur d’au moins 7/10 (ça faisait vraiment mal, mais je sais pertinemment qu’il existe des douleurs plus atroces). Soit ils ne m’ont pas cru parce que j’étais trop calme (ne pas les faire chier! ils en voient toute la journée, y’ont pas que ça à faire m’écouter chialer! Beeeen oui), ou alors certains ont rapporté une douleur de 10/10 parce qu’ils s’étaient coupés avec une feuille de papier. Y’a un gars qui a passé avant moi parce qu’il devait avoir des points de suture à une blessure plutôt superficielle sur le bras. Because, you know, c’était clairement plus urgent.
On compte une autre heure pour aller faire la radiographie, une heure encore à attendre ensuite, puis une dernière heure pour me faire installer une atelle grosse comme le bras (littérallement. du poignet jusqu’à l’épaule. plié à 90 degrés.)… je suis sorti de l’hôpital à 6 heures du matin. J’avais pas dormi, à peine mangé, courbaturé par les chaises en carton de la salle d’attente et brainwashé par LCN qui avait joué en loop toute la nuit.
Sérieusement, on pouvait sortir par coeur le contenu des nouvelles du moment, et leur ordre de passage.
Dominic, je te remercie des milliers de fois de m’avoir accompagné dans mon attente. Mon séjour aurait pu se prolonger à l’hôpital psychiatrique le plus près. Parce que tsé, j’suis pas sûr que la camisole de force aurait été très confortable avec l’atelle au bras.
Je suis retourné à l’urgence 2 jours plus tard (parce qu’yavait pas de place en clinique externe, bien sûr! – ah et, “clinique externe”? Whatever the hell is that?), attendu tout un avant-midi pour voir un premier orthopédiste, pour finir par me faire dire d’attendre une semaine pour voir un autre orthopédiste et juger si c’est mieux de m’opérer ou pas.
Première indication du temps de guérison estimé: 6 semaines.
Une semaine plus tard, je me présente en clinique externe, rencontre un deuxième orthopédiste.
Deuxième indication du temps de guérison estimé: au moins 2 mois.
Il me dit que ça semble vouloir bien guérir, mais recommande quand même l’opération pour diverses raisons. (Me mettre du métal dans le bras? Volontairement? Z’êtes pas un peu cinglés?!) Je décide donc d’accepter l’opération. On m’informe qu’on va me prendre la journée même (euh, waaaaiiit a minute here….)
Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, je me retrouvais donc en jaquette d’hôpital, couché dans une civière. Je me suis fait poser plein de questions (non je fume pas, oui chuis “à jeûn”, blah blah blah), mais personne ne semblait trouver particulièrement inhabituel qu’en l’espace de quelques minutes, ma planif était passée d’une journée de travail scolaire bien peinard, au prospect de ne rien manger, me faire endormir, ouvrir le bras, poser une tige et 8 vis de métal sur l’os de façon aussi subite que si j’avais décidé de me verser un bol de céréales avec des framboises au lieu de me faire une omelette jambon-fromage pour déjeuner.
Je rencontre mon troisième et ultime orthopédiste, celui qui allait m’opérer.
Troisième indication du temps de guérison estimé: 3 mois pour un retour à l’utilisation normale, 6 mois avant de recevoir des coups directs.
OK euhm, je suis passé de 6 semaines à 3-6 mois?
Commentaire constructif aux orthopédistes: Non mais ENTENDEZ-VOUS BORDEL!
Le réveil fût pénible.
[à suivre…]
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